SCARLATTI de A à Z : ados / adultes

Pour tout savoir sur la biographie de Scarlatti et ses sonates pour clavecin…

Voici le parcours complet.
Si vous souhaitez une présentation plus simple pour les enfants, je vous renvoie à mon article
Scarlatti pour les enfants

Bonne découverte à tous !
Florence Monzani

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La biographie de Scarlatti et ses sonates pour clavecin

Vous saurez tout (ou presque) en 2 minutes !

Biographie

Domenico Scarlatti est un compositeur et claveciniste virtuose, de la période baroque.
Il est né en 1685 à Naples, et mort en 1757 à Madrid.

Il est né la même année que Jean-Sébastien Bach et que Georg Friedrich Haendel.

La carrière de Domenico s’est déroulée en deux temps parfaitement contrastés :

  • Il a beaucoup voyagé en Italie pendant sa jeunesse – Naples, Rome, Florence, Venise – composant essentiellement des opéras et des oeuvres religieuses, comme son père Alessandro Scarlatti, musicien très renommé et principal promoteur de l’opéra napolitain.
  • En 1720, il s’installe au Portugal au service de Marie Barbara de Bragance, princesse portugaise appelée au trône d’Espagne. C’est pour elle que Scarlatti a écrit ses 555 Sonates et, vu leur difficulté, on imagine qu’elle devait être une claveciniste virtuose; en tous cas aucun commentaire désobligeant ne nous est parvenu !

Les Sonates

Chez Scarlatti, une « sonate » est une pièce en 2 parties, avec reprises (comme les danses de la Suite baroque). Cette « sonate » n’a donc pas le sens que nous donnons aujourd’hui à la forme et depuis la seconde partie du XVIIIe siècle. D’un style facilement reconnaissable, ces pièces extraordinaires ont circulé dans toute l’Europe sous la forme de manuscrits et ont assuré à leur auteur une place privilégiée parmi les musiciens de son époque.

S’il connaît le contrepoint et les traditions de composition de ses prédécesseurs, et s’il sait intégrer l’influence de la musique populaire espagnole, Scarlatti ne se laisse pourtant jamais enfermer dans un cadre contraignant élaboré par d’autres.
Il privilégie la mélodie, multiplie les dissonances, les modulations, les ruptures rythmiques, les contrastes mélodiques, les répétitions de phrases musicales. Ses trouvailles dans ces domaines sont extrêmement nombreuses et non conventionnelles : elles renouvellent de façon très personnelle la littérature du clavecin. À cet égard, seul un compositeur comme Della Ciaja peut lui être comparé à la même époque. Dans la péninsule ibérique, son style influencera fortement le portugais Carlos Seixas, ou le catalan Antonio Soler, plus jeunes que lui.

Seule une petite partie de son œuvre a été publiée de son vivant.
Scarlatti semble avoir supervisé lui-même la publication, en 1738, de son recueil des « 30 Essercizi ».
Aucune de ses sonates (sauf peut-être une, conservée à Berlin) ne subsiste en autographe. Ce qui nous est parvenu provient pour la plus grande part de deux recueils manuscrits, dits « de Parme » et « de Venise ».
Des catalogues ont été dressés par Alessandro Longo (1906), Ralph Kirkpatrick (1953), Giorgio Pestelli (1967) et Emilia Fadini (1978). Après Longo (L) dans la première partie du XXe siècle, celui de Kirkpatrick (K) tend à être le plus utilisé.

L’influence de Scarlatti est certainement importante sur l’évolution de la musique, spécialement de la musique pour clavecin et piano-forte, vers la fin du XVIIIe siècle. Ses œuvres occupent une place clé dans le développement du langage et de la technique de la musique pour clavier.

Sources
https://fr.wikipedia.org/wiki/Domenico_Scarlatti
https://www.physinfo.org/chroniques/scarlatti.html

Petit glossaire

Acciaccatura
Chez Scarlatti ce genre d’ornement était une spécialité, mais pas au sens où on l’entend généralement de note d’ornement « écrasée » précédant une autre note, par opposition à l’appogiatura plus longue et soutenue. Scarlatti l’employait à la basse lorsqu’il voulait l’enrichir de dissonances. Gasparini l’appelait le « mordant simultané ». En abaissant plusieurs touches à la fois, puis en relâchant les notes dissonantes on obtient un extraordinaire gain de puissance, le corps du clavecin s’emplit d’une véritable masse de son. De nos jours, les clavecinistes ne relâchent pas immédiatement les acciaccature, laissant ainsi durer l’exquise sensation de frottement harmonique.

Clavicembalo, cembalo, clavicordio de plumas, clavicordio de piano
Tous ces instruments sont associés avec Scarlatti, les deux derniers l’étant avec Bartolomeo Cristofori, l’inventeur présumé du piano. Une question demeure cependant : pour quel type d’instrument Scarlatti écrivait-il ? Charles Burney traita la question dans son ouvrage The Present State of Music in France and in Italy (1771) :
« Un clavecin qui lui fut offert par feue la Reine d’Espagne . . . dont la richesse de sonorité surpasse toutes les autres. Sur ces instruments de facture espagnole les notes naturelles sont noires, les dièses et les bémols étant recouverts de nacre ; ils sont conçus d’après le modèle italien, les parties en bois sont en cèdre, à l’exception de la table d’harmonie, le tout placé dans une caisse de protection ».
L’époque était à l’expérimentation. Maria Barbara ayant un jour exprimé le vœu d’un clavecin offrant une palette de sonorités plus riche, deux solutions furent proposées. La première, un instrument de type piano dont les cordes étaient frappées par des marteaux ; la seconde un clavecin préfigurant ceux du vingtième siècle, doté de pédales permettant de substituer les différents registres.

Essercizi per gravicembalo
est le titre sous lequel le premier recueil de 30 sonates est paru à Londres en 1736. Il fut ensuite « piraté » par l’ami de Scarlatti, Thomas Roseingrave, qui le publia à nouveau en 1739 sous le titre français de « Suites de Pièces pour le clavecin », avec une préface en anglais : « Je pense que par leur Délicatesse de Style et l’Excellence de leur Composition les pièces contenues ici méritent l’Attention des Curieux. » Il va sans dire que le terme « Exercices » est inapproprié, car les sonates, dont quelques unes parmi les plus célèbres figuraient dans ledit recueil, sont bien plus que de simples exercices.

Haendel et Scarlatti
Outre qu’ils partagent la même année de naissance, les deux hommes sont liés par une célèbre anecdote. À en croire l’un des premiers biographes de Haendel, Mainwaring, Scarlatti et Haendel se seraient livrés à un concours de virtuosité au clavier. À l’issue de la joute, qui eut lieu à Rome, Scarlatti fut proclamé meilleur claveciniste tandis que Haendel triomphait à l’orgue.

Italie
Domenico fut imprégné dès l’enfance par la musique de ce pays où il naquit et passa la première partie de sa vie avant d’aller s’établir sur la péninsule ibérique. Il sillonna abondamment l’Italie, séjournant notamment quatre mois à Florence en 1702, où Alessandro avait espéré trouver à se faire employer à la cour de Ferdinand de Médicis. À cette occasion il n’est pas impossible que Domenico ait été amené à découvrir les travaux de Bartolomeo Cristofori, le célèbre facteur florentin inventeur du pianoforte. Ferdinand de Médicis s’enorgueillissait de posséder ce qu’il pensait être le premier piano, appelé gravicembalo col piano e forte. Scarlatti s’installa à Rome en 1709, où il entra au service de la reine polonaise en exil Maria Casimira. En 1713, devenu maître de chapelle de la Basilique Giulia, il semble avoir partagé sa vie entre l’église et la cour. Il y retourna ensuite à plusieurs occasions et y fit la connaissance de Quantz et peut-être celle du célèbre chanteur Farinelli.

Kirkpatrick
fut le premier a entreprendre un recensement sérieux des sonates de Domenico dans les années 1950. Il opta pour la classification par paire et par tonalité, procédure qui ne fit pas l’unanimité. Ralph Kirkpatrick fut l’élève de Wanda Landowska, l’instigatrice du renouveau de l’art du clavecin au XXe siècle. Parallèlement à sa carrière de claveciniste, Kirkpatrick entreprit l’écriture de l’une des monographies les plus importantes jamais consacrées à Scarlatti (1953).

Longo
C’est l’autre mode de classification des sonates de Scarlatti. Précurseur de Kirkpatrick, Alessandro Longo fut le tout premier à s’essayer à la compilation des sonates, dans les années 1910. C’est en grande partie grâce à ses travaux que des recueils de sonates pour piano virent le jour au vingtième siècle. Nombreux furent les pianistes de renom, comme Dino Lipatti, Horowitz ou Rubinstein, à inscrire Scarlatti à leur répertoire. Loin de reléguer ses sonates au rang de morceaux de rappel, ils les firent figurer en bonne place lors de concerts mémorables. D’une certaine façon, on peut dire que sa maîtrise du clavier a permis à Scarlatti de transcender les limites – et les qualités – de l’un et l’autre instrument. Un musicographe l’a décrit comme « le plus grand claveciniste de tous les temps, et le meilleur avocat du piano ».

Maria Barbara
Sans doute la plus importante de toutes les relations de Domenico, l’infante joua un rôle majeur quant à la composition des sonates pour clavecin. Lorsqu’il partit s’établir à Lisbonne, l’une de ses tâches consistait à enseigner la musique à la jeune Maria, fille particulièrement douée du roi Juan V. Scarlatti resta ensuite à son service jusqu’à la fin de sa vie, et c’est durant cette période qu’il composa ses sonates. Lorsque Maria épousa le prince Fernando, futur roi d’Espagne, en 1728, Domenico la suivit à Madrid et y demeura jusqu’à sa mort.

Naples
est la ville natale de Domenico. À l’âge de quinze ans il y obtint la chaire de « clavicembalista da camera à la Cappella Reale » (la Chapelle Royale). Mais son père estimait que la vie musicale n’y était pas digne du talent de son fils le plus doué. Dans une célèbre lettre qu’il écrivit lorsqu’il était à Rome, il décrit son fils comme un « jeune aigle » et dit :
« J’ai dû me résoudre à lui faire quitter Naples, car bien qu’il y ait eu là-bas de la place pour son talent, son talent n’y était pas à sa place. J’ai dû également lui faire quitter Rome, car Rome ne fait que peu de cas de la musique, laquelle vit ici comme une mendiante. »

Pasquini
Bernardo Pasquini (1637-1710) fut l’un des compositeurs italiens de musique pour clavecin les plus importants entre Frescobaldi et Scarlatti. Il n’est pas impossible qu’il ait été le répétiteur de Scarlatti. Son influence sur Domenico est évidente. Pasquini passa presque toute sa vie à Rome et il est difficilement concevable que les deux compositeurs ne s’y soient pas croisés. Pasquini passait pour un virtuose du clavier. Bien qu’il n’écrivit jamais de sonates, ses Variations, Danses et Toccatas ouvrirent la voie aux brillantes inventions de Scarlatti.

Roseingrave
Thomas Roseingrave (1688-1766), anglais contemporain de Scarlatti, contribua dans une large mesure à l’engouement du public anglais pour le compositeur. Les deux hommes s’étaient rencontrés à Venise, à en croire Burney qui raconte une anecdote mémorable au sujet d’un concert donné chez un riche aristocrate :
« Un jeune homme à l’air grave, en habit et perruque noirs, qui se tenait dans un coin de la pièce et avait suivi en silence et avec beaucoup d’attention le récital de Roseingrave, fut invité à venir s’asseoir au clavecin. Lorsqu’il commença à jouer, Rosy dit, qu’il avait cru que mille démons s’étaient emparés de l’instrument ; jamais auparavant il n’avait entendu une telle virtuosité, un tel déploiement d’inventivité . . . . Lorsqu’il demanda quel était le nom de cet extraordinaire musicien, il lui fut répondu Domenico Scarlatti, fils du célèbre Cavalier Alessandro Scarlatti. Roseingrave déclara plus tard n’avoir pas touché son clavecin pendant un mois après cette rencontre. Il se lia néanmoins d’amitié avec le jeune Scarlatti et le suivit à Rome, puis à Naples, et ne le quitta pour ainsi dire pas pendant tout le temps qu’il séjourna en Italie. »

Source https://www.satirino.fr/

Partitions des Sonates

Les Sonates une par une (dans différentes éditions)
https://imslp.org/wiki/Category:Scarlatti,_Domenico

Le manuscrit de Parme
https://imslp.org/wiki/Manuscript_Collection_of_Harpsichord_Sonatas%2C_I-PAc_F.Psi.I.48_(Scarlatti%2C_Domenico)

Le manuscrit de Venise
https://imslp.org/wiki/Manuscript_Collection_of_Harpsichord_Sonatas%2C_I-Vnm_Mss.It.IV.199-213_(Scarlatti%2C_Domenico)

Très pratique : si vous cherchez la correspondance entre les n° dans la classification de Longo (L) et celle de Kirkpatrick (K), la liste est ici :
http://www.classical.net/music/composer/works/scarlattid/lists/longo.php


Vidéos

Les 555 Sonates filmées par France Musique, ainsi que des entretiens avec les interprètes : une véritable mine ! https://www.youtube.com/hashtag/scarlatti555

Pour les élèves des classes de clavecin et de piano : vidéos des sonates en cours de travail.

K 2

K 3

K 27

K 31

K 32

K 34
K 35

K 36

K 39

K 55

K 63

K 69

K 96

K 109

K 148

K 149

K 185

K 208

K 211

K 360

K 415

K 466

K 512

K 529

K 531

K 533

Et une inédite : la K 556 !

Et pourquoi pas Scarlatti à l’accordéon ?

Je vous laisse découvrir cette émission de France Musique

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